Mieux vendre ses créations

3 clés pour bien cibler ses marchés de créateurs et évènements

Exposer son travail sur un salon ou un marché de créateurs, un marché de Noël, c’est essentiel pour avoir un retour en live de l’intérêt qu’il dégage, pour générer des contacts et des ventes. Les toutes premières années il peut nous arriver quelques mésaventures !

Ne vous est-il jamais arrivé de vous retrouver coincé.e entre un stand de saucisson et de l’huile d’olive ? ou au milieu de revendeurs ? d’être mal accueilli ? de ne faire aucune vente (quel stress) de vous retrouver en extérieur sans avoir prévu le matériel adéquat ? De vivre des intempéries, votre stand et vos créations qui s’envolent ? Je me souviens d’un été où j’avais pris un espace sur un marché de créateurs se déroulant un après-midi et organisé par une petite municipalité sur la côte du Morbihan. Nous étions 2 exposants ! Chaleur torride (oui c’est possible en Bretagne ) tous les estivants étaient à la plage. Nous avons eu le temps de papoter avec ma voisine exposante. Puis contre toute attente une famille est arrivée et a eu un coup de cœur pour mes créations, j’ai quand même fait une vente ! Et nous avons poursuivi les relations et elle a de nouveau craqué… Elle se reconnaîtra si elle me lit…

3 clés pour éviter les écueils

Cela pourrait être désespérant, mais on apprend de chaque expérience, rien n’est tout à fait négatif et cela construit notre développement, nos attentes.

1/ Savoir cibler vos marchés de créateurs ou salons, c’est en premier lieu définir votre activité

  • Quelle dimension souhaitez-vous lui donner ? Est-ce pour vous un revenu complémentaire ou souhaitez-vous en vivre ? C’est votre activité principale ? En d’autres termes, quel est votre positionnement en terme de statut et de développement d’activité ?
  • Vous êtes créateur, déclaré mais vous n’êtes pas inscrit à la CMA ? Vous avez un talent, une originalité ? Votre pratique relève du loisir créatif ? vous pratiquez votre passion en dilettante ?
  • Vous êtes artisan (s’affirmer artisan induit que vous êtes inscrit à la CMA) ? vous façonnez des objets manuellement ? en série ?
  • Vous êtes artisan d’art (c’est un label validé par les CMA) : vous créez des modèles, vous transformez la matière, faites preuve d’une technicité et réalisez des pièces uniques ou des petites séries ? Si cela caractérise votre activité, faites la démarche auprès de votre CMA pour obtenir la reconnaissance, elle est valorisante pour le public et les organisateurs. Certains salons ne recrutent que des artisans d’art.
  • Vous êtes artiste-auteur ? vous relevez de la Maison des Artistes, de l’Agessa, et produisez un réel travail d’auteur ? Vous êtes artiste amateur ?
  • Quel est votre positionnement marketing ? votre gamme de produits est luxueuse ? vous revendiquez votre label artisanat d’art ou votre qualité d’artiste ? c’est une gamme artisanale mais accessible ?

Tous ces statuts juridiques et pratiques sont estimables et respectables, mais vous définir ainsi que la qualité de votre production va vous permettre de repérer les événements dans lesquels vous vous épanouirez professionnellement et « créativement ». Concrètement vous allez choisir de participer à des marchés ou salons ciblés sur le plan qualitatif en terme de visitorat, d’organisation, de communication, qui vont être réservés aux professionnels ou ouverts aux amateurs ou encore accueillir des revendeurs.

Cet état des lieux vous permettra également de calculer vos prix de vente pour vivre de votre activité si tel est votre objectif. L’objet d’un futur article sur ce blog.

Afin de donner un éclairage objectif, la coexistence entre des personnes qui ne déclarent pas leur activité (illégal) et ne sont donc pas soumises à toutes les charges d’une activité professionnelle déclarée qui elle contraint le professionnel à l’exercice du calcul du prix de vente, et à l’acquittement de charges, induit chez le public une mauvaise compréhension de la disparité des prix et de la difficulté à vivre de l’activité artisanale ou artistique pour le professionnel.

2/ S’informer !

Comme diraient les enquêteurs, le secret c’est le renseignement ! Pas de panique, vous ne devrez pas vous transformer en agent secret ! Si vous avez un réseau professionnel vous pouvez le solliciter, ou vous informer auprès de l’organisateur. Le dossier de candidature et le règlement sont déjà une source d’informations, vous pouvez aussi poser quelques questions légitimes à l’organisateur naturellement -attention vous montrer inquisiteur pourra nuire à l’étude de votre dossier.

  • Qui est l’organisateur ? Une Association, une collectivité, une entreprise ? selon la nature de l’organisation, on peut déjà avoir un pressenti, une entreprise pourrait disposer d’un budget communication plus conséquent par exemple.
  • Quelle communication est mise en place ? Quelle notoriété a l’événement ? l’organisateur communique-t-il sur la stratégie mise en place, achète-t-il de l’espace publicitaire dans les médias (presse, radio…) ? Est-il présent sur les réseaux sociaux ? Met-il à disposition affiches/programmes ? Les journalistes s’intéressent-ils à l’événement sur les différentes éditions ?
  • Combien d’éditions ? Participer à une 1ère édition peut présenter des risques, mais c’est aussi une belle aventure et les organisateurs font leur maximum pour réussir leur édition. Plusieurs éditions garantissent en principe une organisation rôdée et une certaine notoriété.
  • Combien d’exposants ? Est-ce un événement confidentiel ? Le visiteur a-t-il de quoi assouvir sa curiosité ? Les exposants contribuent à faire venir leur réseau sur un événement.
  • Critères de sélection ? Sont-ils annoncés ? Est-ce que votre activité y correspond ? Serez-vous bien entouré ? N’hésitez pas à regarder les sélections précédentes, pour vous faire un avis.
  • Coût de l’espace ? cela entre-t-il dans votre budget prévisionnel ? Combien faudra-t-il que vous fassiez de ventes pour rembourser votre espace, vos frais de déplacement, d’hébergements (certaines régions y contribuent), vos matières premières avant de commencer à gagner de l’argent ?
  • Fréquentation/chiffre d’affaires ? Avez-vous une notion de la fréquentation de l’événement ? Attention, beaucoup de fréquentation ne signifie pas forcément beaucoup de ventes. Les événements qui ont une entrée payante sont sélectifs, réalisent moins d’entrées mais ainsi filtrent des personnes réellement intéressées par la création qui apprécieront votre travail.
  • Période de candidature ? Information capitale  vous risquez d’attendre un an !

En conclusion, il faut tester plusieurs types d’événements, faire sa propre expérience, observer, car la vérité de l’un ne sera pas nécessairement la vôtre.

3/ Soigner sa candidature

Candidature papier
La 1
ère impression marque souvent. Prenez le temps de tout renseigner, transmettez de beaux visuels de votre collection en cours. Travailler avec un photographe professionnel ponctuellement est un bon investissement et peut valoriser votre travail (mise en scène, lumière, cadrage, traitement des photos).

Les organisateurs ne vous demandent pas votre CV, mais transmettez votre passion, votre parcours.

Assurez que vous réalisez le travail, expliquez synthétiquement votre technique.

N’oubliez pas de joindre votre carte de visite avec tous vos liens pros, c’est pro ! Et un petit mot sympathique sur votre motivation à participer à l’événement, c’est convivial et peut mettre dans de bonnes dispositions.

Candidatures en ligne
C’est de plus en plus répandu, soignez encore plus
les visuels joints. S’il y a une zone pour motiver votre candidature, en quelques mots évoquez votre passion, votre technique pourquoi vous souhaitez participer. Et pourquoi pas un mail court ou un courrier ? (avec une signature mail professionnelle et vos liens pro).

D’ailleurs, lorsque vous envoyez un mail à un organisateur même pour une simple demande d’information, ajoutez votre signature de mail avec tous vos liens.

Soigner sa candidature, c’est aussi faire un gros travail en amont : l’organisateur, même si vous lui fournissez des visuels de votre production, va visiter vos liens internet, le public aussi. Il faut donc un contenu web bien rédigé, explicite sur votre travail et simple à trouver, bien référencé. C’est vous qui réalisez le travail de A à Z : conception, fabrication, commercialisation ? Quelle technique ? Votre parcours ?… Difficile de se passer d’un site internet aujourd’hui !

Voilà, j’espère vous avoir apporté quelques éléments pour guider votre démarche. J’ai une expérience de créatrice textile d’accessoires de mode que j’ai lancée en 2011 sous la marque Ô Coco, actuellement suspendue. Puis avec la collaboration d’une équipe au sein d’une association que nous avons créée, je me suis lancée dans l’organisation d’un événement à Vannes, le salon Rêves de créateurs qui accueille 50 exposants talentueux. La 5ème édition est en préparation.


Et il y a 3 ans pour remédier à toutes ces problématiques d’organisation que les créateurs rencontrent, j’ai commencé à travailler sur le concept d’une plateforme collaborative dédiée aux métiers d’art dans l’Ouest : crealOuest

Et il y a 3 ans pour remédier à toutes ces problématiques d’organisation que les créateurs rencontrent, j’ai commencé à travailler sur le concept d’une plateforme collaborative dédiée aux métiers d’art dans l’Ouest : crealOuest. Une version bêta a été lancée en juillet 2017, nous travaillons actuellement à la refonte. Le projet est de l’ouvrir au Grand Ouest.

Côté public, la vocation de crealOuest est :
– de mieux informer le public passionné de création des événements qui se déroulent pour augmenter leur visibilité et leur fréquentation.
– de leur faire découvrir grâce à ses galeries, les talents de la région, les boutiques de créateurs.

Côté professionnels, sa vocation est :
– d’optimiser l’organisation et de mettre en lien tous les acteurs, créateurs, organisateurs, boutiques de créateurs, le public
– de faciliter la recherche de lieux d’exposition en gérant un agenda des événements, en recensant les informations sur les contacts organisateurs, coût de l’espace, indices de fréquentation, date de candidature, en archivant les éditions passées…
– de renforcer la visibilité sur les réseaux sociaux et le référencement sur internet pour les créateurs et de mettre à disposition des outils pour faciliter l’organisation.

Je vous souhaite tout le succès possible !
Corine Gillard

Vous aimerez peut-être aussi

Commentaires (3)

    Merci pour cet article trés interressant . Bonne journée

    Merci Catherine, belle journée également !

    Bonjour,
    par plaisir je couds des objets en tissu, je souhaiterai participer à un marché de noël, mais ne suis pas un artisan et n’appartiens pas à une association ai-je le droit et ou faut-il m’adresser?

    merci pour la réponse

Laissez un commentaire

Les champs marqués d'une * sont obligatoires. Votre email ne sera pas publié.