Dans l'atelier des artisans

Bijouterie traditionnelle : création d’une bague plaqué or fait main

Je suis Jen’ Jallier, créatrice designer et artisane de La Jungle Bijoux. Très attachée aux valeurs de l’artisanat, il me tient à cœur de vous ouvrir les portes de mon atelier de bijouterie pour vous faire découvrir ce savoir-faire.
Je vous présente les nombreuses étapes de fabrication d’une bague d’inspiration végétale entièrement faite main sans recours à la découpe laser.
Issue d’une collaboration avec une boutique spécialisée dans les plantes atypiques et tropicales, cette bague en plaqué or a été travaillée à la main levée selon une technique de bijouterie traditionnelle. Ce type de fabrication est assez délicat car chaque étape est décisive sans correction ultérieure possible.
Cette pratique demande patience et minutie, et je suis ravie de partager avec vous ma passion pour la bijouterie artisanale.

1. Dessin technique

Cette collection à été imaginée en collaboration avec une boutique de plantes atypiques et tropicales à Barcelone nommée Casa Pampa. Ayant une imagination très visuelle, je n’ai pas forcément besoin de faire de croquis au préalable. Je fais directement un dessin technique précis avec les mesures.

2. Tracé du gabarit

a | Décalquage du gabarit sur papier

En me basant sur le dessin technique, je décalque le gabarit sur un papier calque au critérium tout simplement.

b | Décalquage sur métal

Pour pouvoir transférer mon décalquage sur mon plané de laiton brut (plaque de métal), je dois d’abord y appliquer de la cire transparente (comme de la cire de bougie). Je frotte la cire sur toute la surface du métal dont j’ai besoin, ainsi le critérium va adhérer.

c | Pointe à tracer

Une fois mon gabarit décalqué sur le métal, je dois repasser ces contours à la pointe à tracer, un outil fin et pointu qui va laisser une légère marque très précise gravée sur le métal. Cette étape est nécessaire car si je ne repasse pas à la pointe à tracer, le métal se réchauffera en le travaillant, la cire va fondre et les contours au critérium disparaîtront. Pour terminer cette étape, je frotte le métal avec un chiffon pour éliminer la cire et pouvoir voir les contours de mon gabarit avec beaucoup de précision.

3. Découpe à la scie bocfil

Aussi appelé porte-scie, cet outil est mon préféré car c’est lui qui permet de déterminer la forme exacte du bijou. Avec une lame de scie très fine et par des mouvements réguliers de haut en bas, je vais petit à petit découper la bague en sciant tout autour de mon gabarit. Cette étape est assez longue car il faut être très précautionneux pour 2 raisons. La première est que si l’on veut aller trop vite dans les courbes, on risque de casser sa lame de scie. La seconde est que si l’on fait un mauvais geste et donc une mauvaise découpe, il n’y a pas de retour en arrière possible. Il faut soit tout recommencer depuis le début, soit rajouter de la matière par une soudure ce qui est assez long également.

4. Limage

Avec plusieurs sortes de limes en fonction des endroits de la bague, je lime toute l’épaisseur et les arêtes du gabarit que je viens de découper. Cela permet que les contours soient bien lisses, propres et doux afin que la bague soit aussi belle que confortable à porter.

5. Marquage et perçage

Avec une échoppe (outil pointu ayant plusieurs fonctions et étant plus solide que la pointe à tracer) je vais pré-percer, c’est-à-dire, marquer l’emplacement des 2 trous aux extrémités de la future bague. Avec un fôret monté sur la pièce à main de mon moteur de bijouterie, je perce aux emplacements marqués qui permettent de ne pas déraper.

6. Recuit au chalumeau

Avec un chalumeau sur une brique réfractaire (une matière qui évite que la chaleur ne se répande sur le reste de l’établi en bois) je recuis la bague en la portant à une chaleur comprise entre 700 et 850 degrés afin de détendre le métal. Lorsque que la pièce devient orange vif, cela indique que c’est suffisamment recuit, il ne faut pas aller plus loin au risque de voir la pièce se déformer complètement en fondant. Cette étape permet de rendre le métal plus mou et malléable afin de pouvoir continuer de la façonner sans qu’il se casse.

7. Mise en forme

Une fois ayant attendu que la bague recuite refroidisse, je la mets en forme en frappant sa surface avec un maillet en bois autour d’un triboulet en acier trempé (outil conique pour pouvoir faire toutes les tailles de bagues souhaitées). Même si la bague sera ensuite réglable, je choisis la taille 54 qui est la taille moyenne pour les femmes en France.

8. Polissage

a | Émerisage

Avec un cabron (un outil plat en bois, recouvert de papier émeris, comme du papier de verre mais très fin) j’émerise la surface de la bague pour enlever toutes les petites aspérités qu’il peut y avoir. Cela permet de ne pas avoir de mauvaise surprise lors du polissage qui fait ressortir chaque petit détail.

b | Polissage

Sur ma pièce à main reliée à mon moteur, j’utilise des tampons et des brossettes en coton ainsi que différentes pâtes à polir abrasives afin de faire briller le bijou.

c | Nettoyage dans un bain à ultrason

Pour éliminer les résidus de pâte à polir qui pourraient être coincés dans les courbes de la bague, je la plonge quelques minutes dans un bain à ultrasons avec du savon. Je termine le nettoyage avec un pinceau très doux pour ne pas abîmer le polissage en rayant la bague.

9. Plaquage or

J’emmène la bague chez mon doreur qui va la plonger dans des bains d’électrolyses avec des particules d’or 24 carats. Le courant électrique oriente les particules d’or pour qu’elles se fixent sur la surface du bijou. On laisse la pièce trempée le temps nécessaire à ce que s’accumule l’épaisseur souhaitée, ici un plaquage or de 3 microns.

10. Montage de la chaîne

Cette dernière étape consiste à rajouter la petite chaîne en insérant avec des pinces plates, des anneaux dans les deux trous que j’ai percés aux extrémités de la bague. C’est ce qui rend selon moi cette création encore plus originale tout en lui permettant de rester réglable afin de s’adapter à plusieurs tailles de doigts.

J’espère que vous avez apprécié découvrir les étapes de fabrication de cette bague artisanale. Pour chacune de mes créations, j’associe un design moderne à des techniques traditionnelles déjà utilisées par de nombreuses générations de bijoutiers. Ma démarche engagée ne s’arrête pas là puisqu’une partie des ventes est reversée à des associations et ONG de lutte contre le réchauffement climatique et pour les droits des femmes. Si cet article à éveillé en vous la curiosité d’en apprendre un peu plus sur l’artisanat de la bijouterie, j’ai la joie de partager avec vous ma passion lors d’ateliers d’initiation. Je vous invite à explorer mes différentes collections sur mon e-shop et sur le Corner des Créateurs.

Vous aimerez peut-être aussi

Laissez un commentaire

Les champs marqués d'une * sont obligatoires. Votre email ne sera pas publié.